Kehinde Wiley, artiste portraitiste contemporain, dont le travail est souvent comparé aux œuvres de Gainsborough, Titien ou encore Ingres, met en scène l’homme d’origine africaine.
Parler de race ne lui fait pas peur, il a juste réalisé que dans les musées du Monde, que ce soit à New-York, Londres, Paris ou Madrid, les galeries de portraits ne représentent pas les hommes noirs en dehors de l’image des serviteurs ou des roi-mages.
Bientôt dans le Hall of fame des « musées classique », Kehinde Wiley peint pour qu’enfin l’homme noir prenne la place qui lui revient sur ces murs encore « réservés ». Kehinde Wiley expose déjà à La National Portait Gallery de Washington, au musée d’art moderne de Fort Worth ou encore au musée d’art moderne de Rio, ainsi que dans une sélection de galeries du monde entier.
En cette année de coupe du monde de football, Puma, première marque partenaire des équipes africaines, l’a sollicité et lui a demandé de réaliser les portraits de quelques joueurs, Samuel Eto’o, John Mensah et Emmanuel Eboué.
Face à ces peintures, ce qui surprend d’abord ce sont leurs dimensions. Tableaux, proches des Velazquez du Prado quand le Maître peint le Roi d’Espagne au milieu du 17ème. La réalisation hyper réaliste des modèles rappelle la photographie, mais un travail précis sur les lumières, le rendu des peaux, noires, brillantes, les reflets, et les tons ne peuvent être que la création d’un peintre et de ses visions que son talent et ses pinceaux interprètent.
Son travail est haut en couleurs, elles sont vives, fortes, et harmonieuses. Une subtile vibration émane des vêtements et des fonds et rappelle les Bogolans, mélangés à une modernité hip-hop urbaine, le tout teinté d’un soupçon de dandysme. On ne peut pas non plus ignorer les poses. Il se dégage toujours un sentiment de puissance et d’assurance de ses modèles qui par la taille des toiles vous submergent et vous dominent, souriants et sans agressivité. Lui, avoue avoir été hypnotisé par la force et l’aura de ces sportifs.
Pour parfaire cette collaboration, Puma a aussi lancé une collection incluant sneakers textile et accessoires aux couleurs de Kehinde, déclinée à partir de sept motifs créés spécialement par l’artiste. Habitué à peindre les Urban Home Boys, d’Harlem ou de South Central LA, des « famous » comme ICE T ou LL Cool J, lui ont aussi commandé des œuvres, mais ce qu’il aime par dessus tout, ce sont les gens de la rue, les gens normaux, les gens issus de la mixité, des rencontres, de ce qui fait la richesse de nos sociétés contemporaines. Ces gens qui sont le reflet de ce qu’il est et qui ne sont pas encore dans les musées.
www.puma.com
www.kehindewiley.com
Œuvres : Kehinde Wiley
Texte: Olivier Bouché