Pour sa nouvelle édition et sous la direction de Nadia Candet, une collection imaginaire et éphémère d’œuvres d’art et de design contemporains est déployée dans un nouvel espace historique. Cette maison particulière située au cœur de Paris donne l’occasion de découvrir et de s’approprier des pièces d’art et de design.
C’est à l’ombre d’une cour, où se mêlent l’histoire et la fiction, que Nadia Candet, conceptrice du projet, a choisi d’installer Private Choice n°2, sur l’invitation de Pierre- Henri et Marie Chauveau, maîtres des lieux et hôtes désireux d’art. Montée des marches . Franchi le seuil de la porte, l’entrée de la maison invite à l’ascension.
Dans l’escalier, trois becs de toucan profilés, proposition du jeune artiste Florian Viel, produits pour Private Choice, aiguisent le regard et règlent votre thermostat sensible sur un principe de réchauffement par l’art. L’appendice nasal des toucans est un ingénieux système de climatisation, censé réguler la température des oiseaux. Le bec en trophée, le corps absent, c’est le vôtre qui est enveloppé.
En haut des marches apparaît Pavillon nomade II, des architectes Jakob + MacFarlane. Dessin numérique, structure mouvante, esquisse imaginaire et préparatoire à un projet d’architecture mobile de recherche sur le cerveau, il se déploie à bon escient dans cette maison qui a fait le choix du mouvement et des jeux de l’art et de l’esprit, en se laissant entièrement réinvestir par d’autres œuvres, le temps de l’événement.
Lui faisant face, Super Ghost Mirror du designer Olivier Sidet est un miroir réfléchissant tout sauf celui qui s’y regarde, préférant, à la contemplation de soi, l’attention portée à l’environnement. Et c’est bien une clé pour évoluer dans cet espace où se déploie une œuvre in situ de Felice Varini et aborder chaque pièce de cette collection libre.
Regarder autour de soi et saisir dès ces premières visions un des principes actifs de ce second opus Private Choice : présenter de jeunes artistes, donner à voir des propositions d’architectes et de designers. Trois mouvements La jeune génération habite bien les lieux: Judith Deschamps, Antoine Espinasseau, Itvan Kebadian, Nandita Kumar, Nøne Futbol Club, Benoît Pype, Olve Sande, Augustin Steyer, Florian Viel. Jeunes artistes nés dans les années 80, Ils sont fraîchement diplômés et leurs vidéos, wall painting, peintures, installations, néons, prennent partout leurs aises. ! Les architectes rejouent l’espace en toute intimité : Zaha Hadid imagine deux vases, Manifesto et Visio, tours de cristal élancées, éditées par Lalique, partenaire de l’événement. Didier !
Faustino présente une vanité domestique Dead Domesticity Zone, moquette couturée comme un crâne évidé ou comment marcher sur la tête, et une installation: Threesome where, ensemble de trois fauteuils doubles, pour un conciliabule secret dans la bibliothèque, non loin de l’escalier dessiné par le Corbusier. L’âme d’un lieu.
Les designers s’invitent sous le plafonnier majestueux d’Andrée Putman, inséparable du ciel du salon: Mahmoud Akram, Guillaume Delvigne, Florence Doléac, Stéphane Ducatteau, Miriam Gassmann, Patrick Jouin, Valentin Loellmann, Sarngsan Na Soontorn, Olivier Peyricot, Victoria Wilmotte, Sacha Walckhoff ou encore David Pergier, dont la lampe Up is Down faite de modules en porcelaine de Limoges unis par des billes transparentes est une production pour Private Choice. Meubles, objets, luminaires, vaisselle ou tapis des éditions Chevalier sont indissociables d’un espace privé et ont toute leur place dans cette collection.
Sous le ciel du salon, avec la couverture de survie et Dario Escobar
Dans le salon, pièce maîtresse de la maison, prendre place sur le canapé, les yeux confortablement installés. C’est un séjour visité par des artistes du monde entier. Une langue de ralliement, l’anglais, est couchée sur l’installation murale de l’artiste iranien Navid Nuur. Sur une couverture isothermique (seconde source de chaleur après les becs de toucan), un tracé couleur aluminium forme une maxime nouvelle: Not like a piece of pie but like rope in a net.
Ce message, clin d’œil au discernement, s’adresse-t-il aux amateurs d’art ? De part et d’autre de l’accès à la salle à manger, deux peintures de l’artiste polonais Piotr Makowski. Côté fenêtres, les compositions du guatémaltèque Dario Escobar, et, suspendue, son installation Observe & Reverse.
Sur un pilier, les tableaux du norvégien Olve Sande, et sur la table, l’univers puissamment discret de Marco Maggi, qui représentera le pavillon de l’Uruguay lors de la Biennale de Venise 2015. Partage du territoire, usage de matériaux liés à la vie comme liant universel : huile de moteur, ballons de football, couverture de survie ou revêtement de sol.
La Maison diptyque s’associe à Private Choice, fidèle complice sensoriel. L’art de vivre est de mèche. Pièces à conviction
Il faudrait citer + de 100 œuvres, 55 artistes, 24 galeries et éditeurs participants, + de 10 marques partenaires, ne rien omettre, pour épuiser le lieu.
Mais comme toute maison, elle se révèle pleinement dans la visite, délivre alors ses mystères et ses tics, que la collection abrite : celle-ci accueille donc, comme il se doit dans tout lieu de vie, un second fantôme (avec celui d’Olivier Sidet, une apparition de Melik Ohanian), une pharmacie (Jeanne Susplugas), un collier de pennes (François Azambourg), « un collier qui va s’arracher » (Laetitia Sellier), des boutons de manchettes (Samuel Gassmann), un couteau de cuisine (Shilpa Gupta), un tapis (Cecilie Manz, collection 2014 Chevalier édition, partenaire de Private Choice), Brillo (Andy Warhol), des empreintes (César), un masque (Mathieu Mercier), une vidéo de mariage (Nøne Futbol Club) et le récit singulier d’une collectionneuse Dorith Galuz (Judith Deschamps).
« That’s life ». C.P.
Du lundi 20 octobre au Dimanche 26 octobre 2014!
Entrée uniquement sur carton d’invitation, carte invité d’honneur FIAC ou sur liste.
L’adresse de Private Choice sera précisée après réception de votre inscription sur le site : www.privatechoice.fr
Photographies: Théo Baulig