Dans “l’hypothèse Gaia” James Lovelock estime que la terre est un être vivant.“Bien sûr, la terre n’est pas vivante comme vous et moi et dans ce sens c’est une métaphore, mais après tout il ne manque à Gaia que la reproduction”. Car pour le reste, elle est homéotherme (propriété consistant à garder sa température centrale constante alors que celle de l’environnement varie).
Son atmosphère dont la composition chimique est bien loin de l’équilibre, est restée stable à travers le temps. Cela donne à penser que la terre est une sorte de symbiose entre le milieu minéral et les êtres vivants. Effectivement, cela donne à penser et c’est l’écologie, science qui étudie les relations des êtres vivants entre eux et leur milieu, qui s’en charge. L’idée de penser la terre comme un système dont toutes les parties interagissent est aujourd’hui universellement admise. L’écologisme est un courant de pensée tendant au respect des équilibres naturels et à la protection de l’environnement contre les nuisances de la société industrielle. Nous inhalons en moyenne quinze mille litres d’air par jour. Il vaudrait donc mieux pour notre santé que cet air soit exempt de pollution.
Mais revenons un peu au début. Dans les starting-blocks de cette histoire pas très gaie nous avons donc Gaia, divinité de la terre, épouse d’Ouranos, personnifiant le Ciel et mère des Titans (divinités primitives qui gouvernaient le monde avant Zeus et les dieux olympiens par qui ils furent précipités dans le Tartare, région des Enfers, lieu de châtiment des grands coupables, déjà) et des Cyclopes (géants forgerons et bâtisseurs n’ayant qu’un œil au milieu du front, donc pas très bien équipés pour apprécier la profondeur du réel), qui n’a pas pu les protéger. Sommes nous logés à la même enseigne ? L’histoire se répète t-elle ? Notre planète est à un tournant (comme toujours). Les réactions en chaîne, provoquées par le réchauffement climatique induit par les gaz à effet de serre, sont faciles à constater mais difficiles à anticiper. Gaia n’est pas encore complètement déshabillée, mais déjà son manteau protecteur, l’atmosphère, est plein de trous. L’ozone est un gaz nocif mais indispensable à la vie sur terre car il filtre les rayons ultraviolets dans la stratosphère. La température grimpe sur tout le globe terrestre. Le dérèglement du cycle des saisons est évident. La faune et la flore ont du mal à s’adapter et la biodiversité ne cesse de s’éroder. Mêmes les entrailles de la Terre sont bouleversées, mais le génie humain ne reste pas les bras croisés. Après l’interdiction des gaz CFC, des ingénieurs du célèbre MIT expérimentent un procédé capable de dévier la trajectoire des cyclones. Des avocats ont déjà signalé qu’un cyclone détourné d’une ville, pour sauver des vies et des biens, pourrait s’abattre sur d’autres endroits, ce qui ne manquerait pas de provoquer un déluge de demandes d’indemnités.
C’est complexe, comme dirait Edgar mais je suis persuadé que nous ferons le nécessaire pour ne pas être, comme l’a supposé James Lovelock , flanqués dehors.
Texte : Las Hart
Illustration : Bikinitheorie
Extrait DEDICATE 16 – Printemps 2008