Duo français fusionnel ou la combinaison parfaite qui émoustille la hype parisienne. Une collaboration pleine et entière aux croisements electro-pop adepte du «do-it-yourself ». Entre MGMT, The Kills, T-Rex et Dresden Dolls. « Tant qu’on ne nous compare pas à Véronique et Davina… ».
Pas de risques, leur dernier EP «Time’s Up» sonne comme un coup de gueule : on y va là !!! Et gageons qu’avec cet enthousiasme communicatif et ces refrains ultra pop, il va y avoir foule. Ce que la fraise est au champagne. C’est rose, c’est frais et ça pétille ! A consommer sans modération…
Vos influences ? 1er disque acheté ou volé.
P : Emprunté ! Le cd d’ACDC de mon grand-frère.
L : Plutôt pop, les Beatles mais aussi Nirvana ou Marilyn Manson, des personnages à part entière.
Avec quels artistes aimeriez-vous travailler ?
L : Die Antwoord.
P : Marilyn Manson. J’aime le personnage, ses messages critiques et cinglants. Une collaboration improbable mais à coup sûr intéressante.
Comment composez-vous vos chansons ?
L: Nous faisons tout chez nous. Dans un studio pour vivre et travailler à tout moment.
P : Généralement on compose en premier lieu la mélodie mais il arrive qu’une formule nous inspire.
L : Dans le 3ème EP, une phrase que je fredonnais alors que nous courrions a constitué la base pour façonner les arrangements. Nous travaillons ensemble, en synergie.
P : Pas le moindre problème d’ego. Chacun apporte sa pierre à l’édifice. Nous nous complétons.
L : Il n’y a pas de heurts. Nous sommes sur la même longueur d’onde et nos messages sont identiques. Je travaille avec Philippe comme avec personne d’autre.
Et votre dernier EP ?
P : Pour notre dernier EP qui sortira en janvier 2013, nous avons écrit toutes les chansons en même temps dans cet objectif. Elles forment un tout cohérent alors qu’auparavant nous étions allés piocher ça et là des morceaux.
L : Pour les deux précédents EP, nous avions tout fait de nous-mêmes. Le troisième a été financé par les internautes sur OOCTO. Nos premiers fans nous ont aidés, ce qui nous a permis d’aller enregistrer en studio.
P : Cet EP est un peu plus dark.
L : J’ai davantage travaillé mon côté rap mais toujours assez kitch et electro-pop-rock.
Votre rencontre, votre duo, votre credo ?
L : Nous nous sommes rencontrés grâce à un ami commun, lors d’un concert.
P : C’était plutôt comique car à l’époque elle était chez AZ et je dois avouer que j’ai toujours eu un certain à priori négatif sur les chanteuses qui, sûrement par instinct de protection, sont assez froides, imposent des barrières. Laytitia m’a fait revenir sur mes positions, je l’ai tout de suite trouvée joviale, ouverte et nous partageons le même humour, ça aide ! La complicité a été immédiate.
L : Nous avions chacun nos projets et Philippe m’a suggéré de tenter une collaboration sur un morceau. J’étais un peu sceptique car à l’époque je travaillais en solo, ce qui m’allait très bien. Mais je me suis lancée et nous avons composé notre premier morceau. Depuis nous n’avons pas cessé.
P : Notre musique est plus profonde qu’elle n’y paraît. Un message simple, d’amour, positif. L’amour est le fondement de notre humanité. L’être humain qui n’est pas amoureux, meurt ! Cette notion est capitale et bien qu’on en parle beaucoup, c’est rarement de la bonne façon. Il ne s’agit pas de sexualité mais de l’amour de l’autre. Ne pas penser qu’à soi. C’est assez cliché mais malheureusement c’est un message que l’on n’écoute toujours pas ou qu’on oublie trop vite.
L’ambiance dans le groupe ? Plutôt « grande famille », mêmes univers, mêmes délires, on part en vacances ensemble ou exclusivement professionnel, le boulot c’est le boulot et à côté, chacun sa vie.
L : Nous sommes ensemble 24 heures sur 24, on habite ensemble, on s’inspire mutuellement, on ne fait rien isolément depuis 3 ans. Inséparables. On ne se lasse pas de partager et ça fonctionne. Non ? Pas vrai ?
P : Rien à ajouter, tu as tout dit. (Rires)
Et le paraître dans tout ça ? A-t-il son importance ? On travaille son stylisme, on peaufine sa choré et le «coupé-décalé »?
P : Pour Laytitia, pas du tout ! (Rires).
L : Moi j’aime bien le rose.
P : Ah bon ?
L : On affectionne particulièrement certaines marques comme « HI PANDA » . Après, niveau stylisme c’est du grand n’importe quoi. J’aime quand c’est coloré, fun.
P : Personnellement je viens du rock où tu as deux écoles. Celle des mecs hyper lookés et les crados comme ACDC. On ne va pas mentir, on aime les fringues et se looker sur scène fait partie du jeu, mais de là à prendre le pas sur la musique et en faire quelque chose d’essentiel, « no way ! » L’idée de pousser le délire plus loin et frôler l’excès vestimentaire lors d’un concert est assez excitant malgré tout.
L : Je viens du hip hop à la base, 10 ans de danse, alors me bouger sur scène «oui, c’est quasi inné !»
À propos d’un sujet qui vous tient à cœur, pouvez-vous faire une phrase qui se termine par : « Quand les poules auront des dents »?
P : On arrêtera la famine dans le monde quand les poules auront des dents.
La pire des insultes que je puisse vous faire et pourquoi ?
P : Ce serait l’indifférence. Pas uniquement vis-à-vis de notre musique mais tout simplement quant aux rapports humains.
L : Je ne supporte pas ceux qui n’ont pas d’avis sur ce qu’on fait, ni «j’aime» ni «je n’aime pas», rien. Ce n’est pas possible !
Que peut-on vous souhaiter ?
« Joyeux Noël » et pleins de cadeaux ! (Rires)
Si j’étais les Ritch Kids, quelle question me poseriez vous?
Vous m’emmenez sur votre tournée américaine ?
P : Et on répondrait « Oui ! »`
L : Bien sûr !
EP « Time’s Up» sortie prévue fin janvier 2013.
Interview : Jessica Segan
Photographie : Thomas Smith
EXTRAIT DEDICATE 29 – Automne-Hiver 2012/2013