La Galerie Strychnin, se consacre à la présentation de jeunes artistes émergents, peintres, sculpteurs, photographes, musiciens et bien d’autres…Fondée à Brooklyn en 1998, elle est déjà présente à Berlin et Londres et le temps d’un week-end de printemps, sous l’appellation Fusion 5 festival, elle investit l’hôtel 3.14 de Cannes pour un événement exceptionnel et différent.
Passant de suites en suites, à la découverte des artistes, nous rencontrons Oksana Badrak, jeune artiste russe à l’univers enchanteur. Minutes volées entre travaux personnels et commandes pour Nike, Nokia, ou Coca-Cola, le tout avant de repartir pour la Californie, elle se livre dans une entrevue par delà les frontières…
Où trouves-tu ton inspiration ?
Je pourrais en faire une très longue liste mais en voici le “Top Ten” : Voyager vers des terres lointaines, regarder les emballages de différents articles venus de l’étranger et que je ne peux pas lire, toucher et sentir des objets érodés par le temps, regarder de près les plantes et les
animaux parce qu’ils peuvent être surnaturels, les murs blancs ainsi que les pièces vides lorsque je suis emplie d’un trop plein d’informations visuelles.
Que souhaites-tu exprimer à travers ton travail ?
Mon but est de créer un monde dans lequel le traditionnel et le moderne, l’orient et l’occident, le terre à terre et le fantastique émergent, produisant frictions et dialogues entre les habitants et leurs environnements. Je pense, en ce sens, que les récits s’ouvrent davantage à l’interprétation du spectateur.
Qu’est ce que tu n’utiliseras jamais dans tes illustrations ? Pourquoi ?
Je détesterai regarder l’une de mes peintures représentant unordinateur. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais c’est un instrument bien trop prosaïque, un objet que je regarde chaque jour pendant des heures sans réellement le voir. J’ai également beaucoup d’appréhension avec la couleur violette. Je ne faisais que la détester mais aujourd’hui je cherche l’opportunité de pouvoir l’utiliser sans être offensée. Peindre un ordinateur violet serait un cauchemar.
Quels sont tes rêves pour le futur ?
J’adorerais passer du temps en Patagonie où je vivrais sur un gigantesque iceberg entouré d’une immensité blanche et bleue. Des colonies de pingouins viendraient me saluer le matin et l’été il ne ferait jamais nuit.
Que peut-on te souhaiter ?
Une journée de 30 heures, une cigarette enfin bonne pour la santé, une tasse de thé inépuisable, une machine de téléportation, et que mon chien vive 100 ans.
Interview : Lea Rowena Müeller
Illustration : Oksana Badrak
EXTRAIT DEDICATE 17 – Eté 2008