Des podiums de la fashion week, aux parquets de la NBA, la silhouette et l’aura de James Goldstein ne laissent personne indifférent.
Grace à un sens aigu du style associé à une passion pour le basket U.S. l’équipe de Los Angeles en particulier, l’homme d’affaire avisé a su laisser une trace dans deux milieux en apparence diamétralement opposés. C’est dans sa superbe villa de Beverly Hills, affublé de son chapeau et affichant un style inimitable, que le natif de Milwaukee a accordé un entretien où il partage sa vision des choses, de la mode et de ce qu’elle doit représenter. Morceaux choisis :
Quel genre d’enfant étiez-vous à 14 ans ?
Quand j’avais 14 ans, je vivais à Milwaukee Wisconsin dans le Midwest des Etats Unis. J’étais membre d’une équipe de tennis et j’allais aux matchs de basket. Déjà à cette époque, je me différenciais de mes camarades de classe. Tout le monde portait une certaine couleur et avait un style prédéfini. Moi j’étais plus avant-gardiste et m’habillais autrement.
Vos parents étaient-ils dans la mode ?
Mon père était dans la vente de textile. Quant à ma mère, si elle n’arborait pas obligatoirement la tendance dernier cri, elle avait son propre style.
Quel a été votre déclic ?
Après la fac, je suis allé en Europe pour la première fois. À Londres, Paris, Rome et Saint-Tropez. Paris a eu un fort impact et a totalement bouleversé ma façon de penser. Il faut dire que comme beaucoup d’américains, j’ai grandi avec l’idée que tout en Amérique était forcément mieux que dans le reste du monde au point que beaucoup de mes compatriotes pensaient que voyager à l’étranger était une perte de temps. Mais je suis immédiatement tombé amoureux de Paris. L’élégance de ses habitants, ses magnifiques immeubles… Tout cela m’a ouvert de nouvelles perspectives.
Et au niveau musique…
Plus jeune, j’écoutais surtout du rythm and blues. Je n’ai jamais été fan de musique pop. Là encore, j’avais mes propres goûts musicaux et je n’ai jamais suivi la masse. Je portais un chapeau pour imiter les artistes que j’écoutais, BB King, Ray Charles… Bien qu’ils soient aujourd’hui très célèbres, à l’époque ils étaient inconnus du grand public. À présent, nous sommes à l’ère de la hiphop musique avec laquelle j’ai moins d’affinités qu’avec celle que j’entends en Europe qui est plus dansante. J’aime la house.
Comment avez-vous bâti votre fortune ?
Après le secondaire, j’ai commencé à travailler pour une firme spécialisée dans les investissements en Californie. Lorsque j’ai eu assez d’expérience, j’ai commencé à investir pour mon propre compte.Aujourd’hui, mes investissements me fournissent des revenus confortables. De plus, ils requièrent très peu de mon temps et me permettent de faire les choses que j’aime vraiment.
Qui sont vos meilleurs amis ?
En matière d’amitié, je n’aime pas me mettre des oeillères. J’ai des amis formels et quelques potes qui sont également des amis proches.
Et quel lien faites-vous entre votre passion pour la mode et le basket ?
Je pense que le lien réside dans le fait que le basket professionnel, surtout la NBA accorde beaucoup d’importance au style. Les meilleurs joueurs ont tous leur propre style à travers lequel ils s’expriment sur le terrain. C’est par leur jeux qu’ils se démarquent les uns des autres. Ces dernières années, ils ont montré leur intérêt pour la mode. Pour moi, la mode est surtout une question d’individualité et d’expression. C’est une question de style, d’exprimer sa personnalité à travers son habillement. C’est essayer de faire les choses de façon originale.
Quels conseils donneriez-vous aux nouvelles générations ?
Je voudrais pousser les jeunes à se démarquer et à ne pas suivre automatiquement la masse. Les encourager à être différents, à faire les choses en lesquelles ils croient et à ne pas se soucier de ce que font les autres.
Avez-vous encore des rêves à accomplir ?
À ce stade de ma vie, je n’ai plus vraiment d’objectifs lointains. J’espère juste que les choses continueront et que certains de mes succès seront montrés au reste du monde. Je travaille actuellement sur un important projet de construction. Je le dirige entièrement et ça va prendre beaucoup de temps. Je veux continuer à m’épanouir autant que je le peux.
INTERVIEW & PHOTOGRAPHIE CHARLES SERRE
Extrait de DEDICATE 30 – Printemps/Été 2013