Il est vrai que 2020 et 2021 ont changé notre rapport avec les arts et surtout la façon dont nous vivons l’expérience avec les expositions d’art contemporain et leurs foires et cette année la FIAC, après avoir tenté un report de dates, a décidé de faire une expérience particulière où elle a invité tous les publics à vivre la FIAC de manière numérique.
Un site on-line et accessible 4 jours, le temps de la foire, avec des espaces tels que, Conversations, Commissaires invités et les plus populaires, les View Room, véritables focus sur les œuvres et les galeries.
La tendance a été très marquée par un courant figuratif contemporain et puis dans l’art contemporain classique, nous avons remarqué des éléments industriels minimalistes, des œuvres développées autour de la lumière, et des pièces très directe, à message, comme l’œuvre de Sophie Cale présentée par Perrotin, en résonance avec notre réalité actuelle.
Sophie Calle, Extermination, 2021. Color photograph, embroidered woolen cloth, framing – Perrotin
Christian Boltanski, Après, 2010. 72 brass sockets, 72 blue LED bulbs, electric wire, power socket – Marian Goodman
Dena Yago, Who Rescued Who (Blue), 2021. Powder coated steel, aluminum tags – High Art
Pour cette session décalée et digitale, nous avons souhaité faire une sélection d’œuvres, post apocalyptiques ou plutôt post Covid où son reflet dans le travail des artistes est indéniable et qui donnera, sans doute, matière à en parler pour de nombreuses années. Élément imposant et contraignant le changement, le rapport humain change, la technologie prend plus de force et devient, au fur et à mesure, l’élément principal d’une mutation forcée.
Pilar Albarracín, En la piel del otro, 2018. Colour photography – Georges-Philippe & Nathalie Vallois
Mais tout n’est pas radical, il y a aussi la sensibilité de son être propre et on peut voir des œuvres qui focalisent sur le contact humain, comme la photo de Nan Goldin présentée par Marianne Goodman.
Nan Goldin. Simon and Jessica, Swan-like embrace, Paris, 2001. Archival pigment print – Marian Goodman
L’espace des « Emergents » également marqué par le contexte actuel, révèle un certain romantisme sur l’humanisme actuel, avec par exemple l’artiste Tahj Rust, présenté par Matthew Brown, qui au travers de la figuration et de l’abstraction, explore les relations entre l’identité noire et l’espace. Rust collabore avec ses sujets pour déterminer comment ils sont représentés et utilise également des références cinématographiques et littéraires pour établir ces liens. Un talent que l’on reverra souvent.
Tajh Rust, Subject XIV (Naby), 2020. Oil and acrylic on canvas – Matthew Brown Los Angeles
Et nous espérons que nous pourrons profiter pleinement de la FIAC 2021, prévue au Grand Palais éphémère du 21 au 24 octobre 2021.
Manuel Solano, Dany Jugando con Las Ballenas, 2021. Painting, Acrylic on canvas – Peres Projects
Camille Henrot, Elephant in the Room, 2020. Bronze – Kamel Mennour
Ekene Stanley Emecheta, Behind the Bushes, 2021. Oil on canvas – The Breeder
Gabriel Chaile, El caballero, serie Pequeños grandes personajes, 2008. Photo-performance. C-print on photographic paper – Barro
THE KID, It’s All Your Fault – VII, 2021. Oil on canvas mounted on aluminum wall relief – Templon
Vincent Valdez, Jeffrey, 2020. Oil on canvas – Matthew Brown Los Angeles
Brenda Draney, Private pool – Oil on Canvas – Deborah Schamoni
Becky Kolsrud, Inscape (Face/Figures with Horizon), 2021. Oil on canvas – JTT NEW YORK
Texte et sélection Sophia Thowinsson.