PRIMAVERA
Un avant-goût de l’été et un parti-pris pour l’avant-garde, tel pourrait être le slogan du festival Primavera qui a eu lieu du 25 au 29 mai à Barcelone. Programmation, situation, look, ambiance, soyons directs : c’est le festival sur lequel n’importe quel hispter fantasme !
La programmation, dense et précise permet de rattraper une année sabbatique chez les Amish : Caribou, James Blake, Fleet Foxes, Warpaint, Cults… La liste peut continuer sur 6 pages ! Le tout dispatché sur une demi-dizaine de scènes extérieures, du mastodonte (Scène San Miguel) à la paillotte (Scène Pitchfork). La qualité sonore suivant les mêmes caractéristiques, Connan Mockassin ou les Black Angels en feront les frais. On notera deux événements. Pour les Happy few, le concert de Suicide reprenant son premier album, malheureusement dans une salle à capacité limitée, qui laissera beaucoup de monde sur le carreau mais un sentiment de grâce pour les heureux élus.
Pour les Happier few (oui encore dans cette fameuse salle fermée), les deux concerts de Sufjan Stevens, moments magiques où le temps s’arrête et où l’artiste et son groupe réalisent l’exploit du concert parfait.
Une valeur sûre.
wwww.primaverasound.com
SOLIDAYS
Quasiment reconnu d’utilité publique, Solidays a la faculté de réunir tous les publics grâce à une programmation ouverte et éclectique.
Sournoisement placé à la fin des examens et au début des premières chaleurs, le festival fait un peu office de Spring Break à la française, sous contrôle médical. Côté musique, on peut saluer une double programmation (jour/nuit) qui permet de faire le grand écart entre Bernard Lavilliers et Nasser ! En trois jours, on peut se faire aisément une idée de la couleur musicale populaire qui domine en notre fief. Les sensations indés confirmées comme Klaxons, the Bewitched Hands ou Cold War Kids, les succès populaires de l’année : Stromae, Moriarty, Cocoon et là où le festival prend tout son sens, les mises en lumière de talents à part à l’instar de Rodrigo et Gabriela. En une petite heure de concert, le duo flamenco surprend toujours et tient une foule épaisse sous le joug de leurs deux guitares. Le dimanche, moment nostalgie avec la reformation d’IAM, sobre et sans artifice comme à ses débuts et à l’image de ce festival.
VIEILLES CHARRUES
Malgré une situation géographique compliquée (tu connais Carhaix toi ?), ce festival est considéré comme Le poids lourd français (tout le monde connait Carhaix maintenant).
Cette année, les mastodontes se prénomment Scorpions, Lou Reed et Snoop Dogg ! Bien sûr, on est toujours méfiants quand les pointures du passé se rappellent à nos bons souvenirs, mais l’ouverture du festival par Snoop donne au festival des allures de Californie intemporelle (le soleil aidant). La pluie ensuite pour les autres jours mais toujours autant à voir. On est toujours surpris de voir un public aussi nombreux et curieux, tout le monde assiste aux concerts, ce qui offre ainsi un vrai tremplin pour les “jeunots“ : Inspecteur Cluzo, Miles Kane ou Octopus. Autres faits marquants, le retour de Pulp et de House Of Pain et surtout Cypress Hill ! Décidemment, c’est le festival des légendes et le concert de clôture ne lui enlèvera pas ses lettres de noblesse : un live atomique des Chemical Brothers, invoquant les éléments dans un show démesuré qui fera vibrer toute la Bretagne.
LA NUIT SFR AU GRAND PALAIS
Retour à Paris, premiers degrés en moins et premiers frissons pour une affiche étonnante : Crystal Fighters, Who made Who, Cassius, Agoria, le premier live en France de SBTRKT ou encore Modeselektor !
Folie des grandeurs du fournisseur mobile, le Grand Palais a mis ses habits de lumières pour l’occasion. On se sent un peu dans une version parisienne des Transmusicales : de la musique de pointe dans un hangar avec parquet et moulures ! Pourtant programmés en début de soirée, Who Made Who, trop rares en France, gagnent la palme de la soirée. Entre disco rondouillard et krautrock psyché, les trois Danois réussissent à rassembler les premiers partipants. Changement d’ambiance après minuit, le Grand Palais affiche complet et prend des airs de rave pendant le set d’Agoria. La nuit se poursuivra jusque tard et le pari de transformer ce lieu chargé d’histoire en dancefloor sans faire appel aux Djs Fun Radio est réussi. Haut la main.
Texte : Florian Leroy-Alcantara
Photographie : DR
EXTRAIT DEDICATE 27 – Automne-Hiver 2011/2012