Quand on est un people, il faut désormais, en plus d’être connu, se faire reconnaître par ses actions. Après le “Charity Business”, la nouvelle mode est à l’écolo attitude. Les étoiles d’Hollywood n’hésitent plus à revendiquer leur souci du bien être de la planète et certains militent. Alors, vrais ou faux écolos ?
Hollywood a décidé de mettre le paquet : chaque studio a créé une charte écologique et une stratégie de communication écologique très haut de gamme. Un des objectifs principaux: un bilan carbone neutre sur les tournages, en clair à chaque film une forêt est plantée. Enfin c’est ce qu’ils disent.
En fait, le vrai pur écolo est celui qui ne se voit pas mais qui agit. Palme d’or pour Robert Redford qui est l’un des pionniers de la “vibe” écologique. Loin, très loin d’une médiatisation, Bob lutte depuis des années sur le terrain difficile de la défense de l’environnement. À commencer par l’installation des fameux panneaux solaires…dans les années 70 !!! (dans son canyon Sundance, qu’il a acheté à cette époque pour le préserver des promoteurs immobiliers). Sur tous les fronts, il vient de faire construire un complexe de production ultra vert et lance des programmes écolos sur Sundance Channel. Cet infatigable de la cause est aussi à l’instigation d’un moratoire sur le forage pétrolier en Alaska.
Les petits jeunes (enfin de moins en moins) sont aussi impliqués “in the ecology mood”. Leo vient de finir son docu, “le dernier virage” (The 11th hour). A la manière d’Al Gore, le film propose un échantillon d’experts, scientifiques, hommes politiques ou leaders d’associations, sur une sélection d’images fortes commentées par Di Caprio en personne. Son pote Matt, qui a récemment été intégré dans le classement des peoples les plus impliqués dans la cause écologique, fait bien pâle figure à côté de lui, ayant seulement participé à un reportage de la WWF. D’accord il conduit une voiture hybride (une Lexus) et en a même offerte une à ses parents, mais est-ce bien suffisant pour être vraiment écolo ?
Ils sont d’ailleurs plusieurs à se revendiquer défenseurs de la nouvelle cause en vogue sans toutefois réellement y participer. Sarah Michelle Gellar est devenue la star des écolos en réutilisant ses sacs de course et en allant travailler à vélo. Darryl Hannah fait la tournée des fast-food de sa région pour remplir son réservoir d’huile de friture usagée. Un peu radine en fait ?
Du côté des frenchies, le constat est le même : on en parle mais on ne fait pas grand chose. Laurence Ferrari trie, Sonia Rykiel dit user le papier recto verso, Jean-Pierre Foucault éteint ses lumières, Nikos ne jette pas ses médicaments….Pas de quoi s’affoler.
Sans parler de Mickey 3D et Yannick Noah qui prônent un respect de la nature tout en vendant des CD. L’emballage, le boîtier, et le disque lui-même (fabriqué avec du pétrole) sont loin d’être des matières bios. Sans compter qu’il n’y a même pas le fameux triangle synonyme de recyclage apposé sur le produit. Le téléchargement ça existe, c’est bien moins polluant et ça marche, le succès du dernier album de Radiohead, “In Rainbows” le démontre largement.
Une mention spéciale quand même pour ce cher Francis Lalanne qui vient de s’inscrire sur une liste politique écologiste indépendante à Montauban. Remarque, c’est pas étonnant quand on se souvient de sa télé réalité à lui “60 jours, 60 nuits” diffusée sur Canal+. Une surprenante épopée de Francis dans les steppes du nord, voulant faire rencontrer le Père Noël à ses enfants. Sur son traîneau, il avait tout du “père écolo”.
Une petite dernière pour la route, ma préférée : Harrison Ford traque les navires pollueurs en hélico. Tellement sexy….
Texte : Jeanne Lepine
Illustration : Skizzomat Marie Luise Emmermann
Extrait DEDICATE 16 – Printemps 2008