Je reviens tout juste de Burning Man, évènement surréaliste défini comme une expérience qui rassemble chaque année une communauté temporaire d’artistes, anarchistes, hippies, rêveurs et badauds dans le désert de Black rock, Nevada.
Une forme d’utopie artistique et festive dédiée à des formes d’auto-expression et d’autosuffisance dans un environnement surnaturel.
Le résultat : Black Rock City, une ville éphémère, qui, l’espace d’une semaine devient la plus importante de la région puis disparaît sans laisser de trace. Plus qu’un festival, Burning Man est une aventure communautaire régie par dix règles dont l’un des principes fondamentaux est la participation active de chacun sous la forme de son choix.
Burning Man accepte tout le monde et exclu toute forme de commerce en encourageant “l’économie du don”, rien ne peut être monnayé, à Black Rock City l’argent ne sert donc à rien ! La spontanéité et la générosité qui en découlent sont très rafraîchissantes. L’ouverture d’esprit est un autre principe fondamental, en effet que se passe-t-il lorsque l’on devient les architectes de nos propres expériences, que se passe-t-il lorsque l’on possède la liberté de faire les choses juste parce qu’on en a l’envie? La joie de l’enfance revient et se mélange à la crème de la culture dj et l’art de la performance. Le résultat : un terrain de jeu géant où l’on s’exprime librement, personne ne vous jugera.
Le jour, le soleil du désert est impitoyable, on flâne sur la playa dans l’un des plus grands musées d’art moderne à ciel ouvert du monde, on se hug, on rêve, on prend du recul…On est inspiré parce que l’on voit et parce que l’on vit au travers notamment des storms dust, partie intégrante de Burning Man. La nuit, le paysage est composé de lumières portées par les vélos, les véhicules mutants, les installations artistiques et les dance floors. Il règne une cacophonie musicale enchanteresse, on danse, on se pose dans un camp puis un autre, on rencontre des gens puis des autres, on se ballade à vélo au milieu du désert où l’on croise les Disortient, chars musicaux qui arrosent la playa de leur musique rythmée par les lances flammes.
Il est difficile d’expliquer Burning Man parce qu’il n’a pas de limites et qu’il appartient à chacun d’imaginer comment y participer et ce qu’il pourrait y faire. Et tenter de le décrire à quelqu’un qui n’y est jamais allé c’est un peu comme essayer d’expliquer à un aveugle à quoi ressemblerait une couleur particulière car pour vraiment comprendre cet évènement il faut y participer.
Bienvenue à Black Rock City République de Burning Man
Texte : David Chapuis
EXTRAIT DEDICATE 24 – Automne 2010