Pour sa dernière session, le rendez-vous annuel tant attendu du marché de l’art a enfin retrouvé son calendrier habituel, sans subir les quelques changements que présentait la dernière édition, effets post-pandémie. Cette année nous avons pu profiter d’un large calendrier de conférences et d’événements, Art Basel collaborant avec la Ville de Bâle, à la tête des institutions culturelles comme Liste Art Fair et le Pinchuk Art Center.
Cette édition a été marquée par l’engament politique dont un soutien important à l’Ukraine, avec la performance de l’artiste Boris Mikhailov, accompagnée d’un concert caritatif des Pussy Riot, qui a permis de récolter CHF 110’000, qui seront répartis à parts égales entre trois organisations d’aide humanitaire.
Undlimited x Art Basel
Undlimited, sera toujours l’un des espaces les plus impressionnants de cette foire où le rideau s’ouvre sur des projets de grande envergure et plongent chaque année les visiteurs dans des univers artistiques uniques. Organisée par Giovanni Carmine actuel directeur de la Kunst Halle Sankt Gallen, cet espace offre l’opportunité d’exposer de vastes installations, des sculptures monumentales, de grandes peintures murales, de vastes séries photographiques et des projections vidéo qui transcendent le concept de stand traditionnel de foire d’art.
Force est de constater que cette année, galeristes, artistes en collaboration avec le conservateur de l’espace ont définitivement opté pour des installations teintées de politique comme avec l’artiste Jeannette Munda et son installation smart and Bold, donnant un twist aux peintures classiques de Hopper ou de Toulouse Lautrec, avec une vision purement féministe où l’artiste questionne les positions inconfortables des femmes dans l’art.
www.artbasel.com/rooms/specialsector
Thomas J. Price, autre artiste très remarqué, représenté par Hauser Wirth, livre avec son œuvre Moments Contained, un message fort, utilisant des sculptures imposantes, faisant allusion aux sculptures romaines ou égyptiennes, dédiées à ce nombre limité de personnes au pouvoir, symbole de l’ancien système de « démocratie ». Sorte de dénonciation des aspirations sociales, des attentes, des présupposés et des soumissions au pouvoir, il offre un reflet des changements sociaux dont la société a besoin, cherche à casser la vieille école du pouvoir et aspire à une société plus équitable et plus juste.
www.artbasel.com/rooms/specialsector
Une autre œuvre a su bousculer le public, Number 341 de l’artiste américain Leonardo Drew, projet spécialement conçu, en bois et matériaux recyclés, pour cette exposition undlimited, qui nous interroge sur la fin des objets, sur le fait que rien n’est éternel et que parfois cela se termine de manière inattendue.
La liste d’artistes est encore longue mais ils véhiculent le même le message, se diriger vers un art avec un fort fond social. Bien qu’Art Basel soit connu pour être une des plateformes commerciales les plus importantes de l’art contemporain avec un des chiffres d’affaires le plus important, paradoxalement, les artistes communiquent un message clair de « conscience sociale ». Les temps changent et l’art en est le miroir, simple et limpide, que doucement nous devrions aller vers une société plus équitable.
Texte : Sophia Thowinsson.