C’est sous le soleil de la Réunion que naît Andy Gillet en juillet 1981. Depuis, il se destine, film après film, à devenir l’une des valeurs sûres du cinéma français.
Elevé par une mère secrétaire et un père gendarme, Andy Gillet grandit en Haute-Savoie. Rien ne le prédispose à devenir comédien : pas de carnet d’adresses, ni d’ambition parentale exacerbée. Pourtant, il sait très tôt ce qu’il veut : « j’ai désiré jouer dès l’enfance. Cette envie s’est précisée jusqu’à ce que je décide de m’en donner les moyens ». Après avoir suivi sans grande conviction des études de commerce, il se décide à franchir le pas, tandis que son éclatante beauté lui vaut d’être repéré. « C’est par hasard je suis rentré dans une agence de mannequins, raconte-t-il. J’ai réalisé que c’était une chance de pouvoir payer mes cours de théâtre et mon loyer tout en ayant le temps de travailler mes textes. Sans jamais être un but en soi, le mannequinat a été une très belle expérience. » D’autant plus lorsqu’on est photographié par Mario Testino pour Burberry ou Valentino.
Très vite, il monte sur scène, dès son premier long-métrage, Nouvelle Chance d’Anne Fontaine en 2006, il côtoie des personnalités incontournables du cinéma français : « C’était merveilleux de pouvoir entendre Danielle Darrieux parler de ses expériences de tournage, et Arielle Dombasle est l’une de mes plus belles rencontres. » Il joue aussi dans Caligula sous la direction de Charles Berling en 2006. Mais il s’intéresse davantage aux caméras qu’aux planches. « J’adorerais refaire du théâtre, affirme-t-il, or la liste des personnes avec qui je veux travailler est difficile d’accès. Mais ce sera elles ou pas de théâtre ! » Andy Gillet n’est pas du genre à se contenter de peu.
D’où le choix scrupuleux de ses compositions, comme celle d’Hugues Le Despenser dans l’adaptation télévisée des Rois Maudits. En 2007, il joue son premier grand rôle dans Les Amours d’Astrée et de Céladon, le dernier film d’Eric Rohmer. « Toutes les personnes de son équipe étaient à son image : simples, drôles et brillantes, nous évoluions dans une insouciance rare, explique-t-il. Il faisait très peu de prises car il préférait saisir la fraîcheur d’une situation, plutôt qu’une scène parfaitement calée mais sans grâce.
Travailler avec Eric Rohmer a été une chance merveilleuse, un vrai paradis, puisque les vrais paradis sont ceux que l’on a perdu ». En 2009, il est à la fois acteur et assistant réalisateur dans La Dérive de Philippe Therrier-Hermann : « je suis très fier de ce film qui, malgré l’absence de production, a été présenté dans plusieurs festivals et projeté durant un mois à l’Entrepôt, l’une des rares salles parisiennes à être encore totalement libre de sa programmation. » Quant à la réalisation, il n’y songe pas encore, ou du moins pas tout à fait : « j’y pense… et puis j’oublie! Ce n’est encore pas vital et lorsque je me lance dans quelque chose, il faut que ce le soit. »
En attendant, les tournages continuent de s’enchainer, et on peut parier que cette étoile montante fera les prochains beaux jours du cinéma français. Cet été, Andy Gillet joue dans À La Recherche du Temps Perdu sous la direction de Nina Campanez. Il y campe Saint-Loup, personnage noble, fidèle et cultivé – ce qui lui va plutôt bien.
Texte : Sophie Rosenberg
Photographie : Helen Bozzi
EXTRAIT DEDICATE 23 – Été 2010