La rue Cadet a toujours été un terrain fertile, d’abord nourri par ses maraîchers du XVIe siècle, aujourd’hui par ses terrasses et commerces branchés. Au cœur de son décor animé, l’hôtel Fantaisie se fait discret mais accueillant, avec son bar perché sur les toits, son jardin et ses chambres colorées qui cultivent une atmosphère bohème maîtrisée. Mais derrière sa façade vivante, il y a un espace plus discret : le spa.
Il ne s’agit pas d’un temple extravagant, ni d’un laboratoire futuriste du bien-être. Le spa de la Fantaisie se glisse dans un entre-deux : bassins, hammam, sauna, bain froid, tout le répertoire est là, sans en faire plus. L’ambiance se veut enveloppante, mais sans trop tomber dans la caricature du cocon girly. Le décor est plutôt travaillé pour calmer l’œil plus que pour impressionner l’objectif d’un téléphone.
Holidermie, la marque associée à la partie soins, incarne cette volonté de cohérence tranquille : pas de crèmes miraculeuses, mais des formulations vegan et un discours qui mise sur la transparence. On y retrouve cette tendance actuelle du soin pensé comme prolongement d’un mode de vie plus sain. Un alignement assumé avec les attentes d’une clientèle qui cherche de la régularité plutôt que de l’ostentatoire.
Au milieu des rituels classiques, le spa propose une palette de prestations qui invitent à une pause totale : massages sur mesure, enveloppements apaisants, soins du visage ciblés, ou encore rituels en duo pour se retrouver à deux dans une bulle de calme. Chaque protocole est pensé pour prolonger cette sensation de ralentissement, avec des produits qui respectent la peau, la planète et l’esprit et appliqués par une esthéticienne adorable… L’éclairage tamisé, les textures chaleureuses et les senteurs délicates contribuent à créer cette ambiance intimiste, presque confidentielle, tant recherchée qui tranche avec le tumulte parisien à retrouver à l’extérieur.
Le spa reste surtout intéressant pour ce contraste qu’il crée avec le reste de l’hôtel. En haut, ça vit, ça parle, ça trinque en rooftop avec vue sur les toits parisiens. Au restaurant, l’énergie du quartier s’invite jusque dans l’assiette, entre classiques revisités et soirées privées. Puis, il suffit de basculer quelques niveaux en dessous pour que l’atmosphère change de rythme : on quitte le bruit du Faubourg Montmartre pour un souffle plus calme presque caché.
On sort du spa avec cette drôle de sensation de décalage : la rue Cadet reprend son rythme effervescent et nous, on a l’impression d’avoir glissé quelques minutes dans un mode ralenti. Un petit flottement où le temps semble moins pressé, où l’on se surprend à respirer plus librement. C’est ce genre de moment qui reste dans le corps, comme un souvenir fugace de tranquillité au milieu du chaos urbain.
Rédaction : Rania Harrath
Photos : Jérôme Galland