Sur la Croisette, Annex Beach Cannes fonctionne comme un laboratoire où se croisent plusieurs disciplines : architecture, design, mode, gastronomie et performance. Plus qu’un simple lieu de rendez-vous principalement estival, l’endroit se révèle comme un terrain d’expérimentations où les codes se superposent et se transforment, sur sa plage privée en face du Carlton. C’est dans cette logique que l’adresse intrigue, notamment par la rencontre entre deux écritures esthétiques fortes : celle de Jacques Garcia, qui transpose son vocabulaire baroque dans un cadre balnéaire, et celle de Roberto Cavalli, qui investit l’espace avec ses imprimés iconiques.
En parlant de collaboration Cavalli, celle-ci ne se limite pas à des éléments de style : elle agit comme un code visuel qui habite le quotidien du lieu, des coussins aux assiettes. L’expérience se vit alors moins comme une immersion dans un décor figé que comme un environnement où la mode s’incarne dans l’usage.
Le dîner-spectacle prolonge ce principe d’hybridation. Avec SOLAR, Annex Beach tisse une scène vivante qui s’entrelace au dispositif culinaire. Acrobaties, chorégraphies, costumes et jeux de lumière orchestrent une dramaturgie scintillante : une cartographie où chaque geste résonne avec la matière, la couleur, le souffle d’air chaud de Cannes.
Cette année, l’adresse a soufflé ses dix bougies sur la Croisette et se déploie comme un entrelacs de textures, de rythmes et de volumes, en dialogue constant avec la brise du jour et les reflets de la mer. Structures, silhouettes et saveurs continuent à tisser un mouvement en perpétuelle réinvention. L’Annex à Cannes se transforme de plus en plus en un observatoire des correspondances entre gestes, matières et cadences, un territoire où l’expérience est présentée telle une mosaïque fluide de motifs, de sensations et d’intensités.
Rédaction : Rania Harrath