Dans un japon en pleine reconstruction, Kihachiro Onitsuka fait partie de ces industriels qui veulent changer les choses. En observant le désœuvrement de la jeunesse japonaise, il se dit qu’en leur offrant l’accès aux chaussures de sports, ils pourront s’occuper de manière plus saine que dans leur quotidien actuel.
C’est ainsi qu’il crée ses premiers modèles et son usine Onitsuka Tiger en 1949. Les chaussures de basket sont son premier projet, avec un travail sur les semelles, elles doivent passer le test-terrain des arrêts et redémarrages soudains des joueurs. S’inspirant des tentacules de pieuvres, puis des dessins de pneus pour ses semelles, en 1950 sa première paire, la «?OK Basketball Shoes?» voit le jour.
À partir partir de 1970, tous les modèles destinés au basket sont baptisés «?Fabre?», de l’anglais «?Fast Brake?». En 1971, l’équipe olympique japonaise de basket en est équipée. En 1974, sort la tige basse que nous connaissons «?Fabre 74?», et en 1976 la tige haute, la «?Fabre BL?».
2010, les équipes d’Onitsuka Tiger ont voulu voir leurs modèles réinterprétés. Les boutiques, Killates de Barcelone, Mita Sneakers de Tokyo, le collectif de créatifs Koi Klub, ou encore l’équipe de Surface To Air font partie des 9 creatives teams sollicitées cette année. La designeuse Svenja Specht, qui officie à Berlin sous sa marque Reality Studio, a pour sa part choisi la «?Fabre Ligh RS?» comme point de départ pour sa création. Séduite par sa tige haute, son mix entre la sneaker et la chaussure casual en cuir, son côté androgyne, portable aussi bien par les femmes que par les hommes, elle y a intégré les codes de ses dernières inspirations?: les indiens d’Amérique de Nord, et le dessin animé d’Hayao Miyazaki, Princesse Mononoké. Le résultat, une série limitée en vente à partir de janvier, et la Fabre, haute ou basse, dans tous les bons points de vente.
EXTRAIT DEDICATE 24 – Automne 2010