Ça faisait tellement longtemps (huit ans) que j’étais sans nouvelles d’elle que j’étais presque persuadé qu’elle avait arrêté la musique.
Je la suppose profondément meurtrie par la situation actuelle de son pays natal (le Liban) comme par celle de Gaza (pour rappel, son mari depuis plus de quinze ans est le réalisateur palestinien Elia Suleiman), et j’imaginais sincèrement que cette « double peine » l’avait plongée dans une sidération aussi tétanisante sur un plan humain qu’anesthésiante dans une dimension artistique.
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C’était sans compter sur l’énergie incroyablement résistante (et résiliente) de cette femme au charisme aussi ravageur que la profondeur d’âme, comme elle l’avait démontré au cours de l’entretien qu’elle m’avait aimablement accordé en 2017 (Dedicate 35), le jour même de mon anniversaire. Je tiens toujours son sublime album Arabology (2009), publié sous l’alias Y.A.S., pour le meilleur disque auquel l’iconique producteur Mirwais ait jamais associé son nom (et oui, j’inclus Taxi Girl et Madonna dans le lot).
Bref : Yasmine Hamdan est de retour avec un nouveau single, le magnétique Hon هون, et c’est un enchantement total.
Texte : François Dieudonné