Cet hiver, la tendance musicale est aux duos. Après l’avènement d’artistes solo iconiques (Lana Del Rey, Adèle), celui des Djs star, des groupes de rock ou des posse rap, pour être sexy en 2012, il faut être deux.
Amoureux probables à la ville comme à la scène, frères et sœurs, copines de biture, ou ping pong de producteurs high-tech, tout ce qui se crée à deux se passe dans l’intimité la plus totale, et fait donc forcément l’objet de fantasmes. Focus sur AlunaGeorge, peut-être le duo le plus cool et frais du lot, en tous cas le plus moderne et affriolant, qui sait marier r&b et électro avec suavité et sensualité.
D’où êtes vous AlunaGeorge ?
Aluna : j’ai grandi dans plusieurs villes d’Angleterre mais je vis à Londres depuis mes 18 ans. J’en ai 24 aujourd’hui.
George : j’ai 25 ans et suis né à Hampton Court prés de Londres. Aluna et moi nous sommes rencontrés sur myspace. J’avais sollicité son précédent groupe pour un remix, nous avons écrit un morceau ensemble, puis d’autres…
Quand avez-vous décidé de vous consacrer à la musique ?
A: j’étais sur le parking d’un supermarché avec ma mère, j’allais postuler pour un job, elle m’a alors demandé si c’était vraiment ce que je voulais faire, si je n’avais pas plutôt envie d’être chanteuse. Elle m’a alors suggéré de prendre des cours de chant.
G: petit, j’ai pris des leçons de piano mais plus tard, j’ai compris que les filles préféraient les guitares alors j’en ai acheté une et j’ai monté un groupe avec des potes. Puis j’ai évolué vers les musiques électroniques sous le nom Tall George en échangeant des samples avec des inconnus sur myspace.
Partagez-vous les mêmes goûts musicaux ?
G: nous avons quelques références communes bien ancrées comme Radiohead et Jeff Buckley mais pour le reste, on pioche dans plusieurs styles. J’écoute beaucoup de hip-hop instrumental et d’électro et me demande toujours comment écrire de bonnes chansons autour de ce type de productions. Nous avons un penchant mutuel pour le r&b des années 90, Timbaland, Missi Elliot… Tous ces supers producteurs.
A: mes sources d’inspiration sont des chanteuses atypiques comme Coco Rosie, Robyn, The Knife. The Cardigans également. J’aime comment la voix de Nina Persson a évolué au fil du temps, en gardant une émotion intacte.
On entend beaucoup de deep house et r&b vintage en ce moment, vous avez l’impression d’appartenir à une scène ?
A: il nous a fallu un certain temps pour décrire notre style musical, quelqu’un de notre entourage a qualifié nos morceaux de r&b, ce qui s’est avéré plutôt bien vu. Je ne pense pas que notre album sera perçu comme du r&b pur, mais il était évident que cette musique reviendrait sur le devant de la scène tôt ou tard et la filiation nous convient.
Est-ce que le dubstep a marqué votre façon de composer ?
G: plutôt que le dubstep, je dirais que la bass music dans son ensemble fait partie intégrante de notre manière de produire. Nous ne sommes pas vraiment fans de dubstep, mais on adore ce renouveau hip-hop aux basses lourdes ; Baauer par exemple, ou Deebs From Toronto, qui viennent de remixer notre single.
Vous sortez beaucoup ?
A: si un club passe de la bonne musique, on apprécie. Nous avons joué à Manchester au Warehouse Project et c’était génial. On n’a pas trop le temps d’aller en clubs ou de voir d’autres groupes live, mais si on donne un concert et qu’ensuite il y a des Djs, on aime les écouter et danser.
A quoi va ressembler votre live ?
G: On est super excités par la scène, nous venons de réquisitionner un batteur et un bassiste pour notre tournée, le son a beaucoup évolué. Ça apporte un vrai plus, la vibe est meilleure à plusieurs. Il y aura quand même des samples, car on aime triturer les machines sur scène.
L’album est annoncé pour début 2013.
A: il est presque terminé. La semaine dernière, nous nous sommes enfermés dans un cottage au milieu des bois pour écrire encore quelques chansons, et l’inspiration était au rendez-vous. Maintenant il va être difficile de choisir les morceaux qui vont figurer sur le disque. Nous sommes très exigeants avec nous-mêmes, on ne veut pas vous décevoir ; il y aura des ballades, des chansons sexy et d’autres plus étranges…
Interview : Philippe Laugier
Photographie : DR
EXTRAIT DEDICATE 29 – Automne-Hiver 2012/2013