Lancer les dés sans passer par la case prison et s’arroger le droit d’expression à même la rue en monopolisant l’attention , Alec MONOPOLY est de ceux qui se jouent de la société, exposant le cliché de quelques souvenirs symboliques d’enfance . Risqué ? Certes. C’est le jeu ma pauvre Lucette ! Rencontre avec un street artist créatif , dévoué et travailleur …
Pourquoi avoir choisi pour emblème l’icône du “Monopoly man” ?
Je l’ai choisi comme l’explication sociale de ce qu’il se passé à Wall Street et dans notre économie aujourd’hui.
Comment la rue vous inspire-t-elle ? Comment choisissezvous le lieu ?
Je suis constamment en train de tagger et repérer différents “spots” de rue. Durant la journée, je ne travaille habituellement qu’avec des stickers et tard le soir j’utilise des bombes aérosols et du collage papier. J’aime peindre dans des endroits très fréquentés où je peux toucher le plus de monde.
Pour le public, un “Street Artist” est une sorte de rebelle, un hors-la-loi, mais avant tout un homme libre. Pourquoi avoir commencé à travailler avec des galeries ? Est-ce une nouvelle approche, plus commerciale ?
Ma passion est de peindre dans les rues. Si je pouvais en faire ma profession, je le ferais mais les vernissages en galeries et autres événements me permettent d’avoir les ressources nécessaires pour voyager dans différentes villes “spreading my love and graffiti.” Je pense qu’il est aussi important de réaliser des oeuvres sur toile. Mon travail peut ainsi perdurer bien après que je sois parti.
Quelles sont vos influences? Et comment trouvez-vous votre voie?
Je suis influencé par les gens et l’environnement qui m’entourent. Je voyage beaucoup et suis donc toujours exposé à de nouvelles choses.
Quel est votre processus de création? Improvisation? Préparation? Commande?
Tout dépend en premier lieu de ce que je peins et où. Parfois j’arpente les rues et me risque à créer sans réels schemas ou intentions. D’autres fois je vais peindre dans un lieu spécifique une oeuvre particulière qui raconte et interagit avec les alentours.
Aujourd’hui, de quoi êtes-vous fier?
De devenir un vrai “Street Artist” international. J’ai fait des graffitis sur la quasi totalité des continents de la planète ! “It’s been a serious undertaking !”
Pouvez-vous nous parler de vos projets créatifs?
Continuer à produire le plus possible de graffitis légalement et illégalement sans être emprisonné !
Quelle est la question que vous ne vous posez plus?
Puis-je me payer ces bombes aérosols ?
Quelqu’un qui tombe, est-ce que cela vous fait rire?
Tout dépend de qui tombe. S’il s’agissait de ma vieille petite grand-mère française, j’en serais dévasté et triste. S’il s’agissait de mon manager Avery, je serais probablement en train de rire sauf bien évidemment s’il se faisait mal.
Fermez-vous votre porte à clef en rentrant chez vous ?
“I have a biometric fingerprint lock system !” Alors oui, ma porte est toujours fermée à clef.
Si j’étais Alec Monopoly , quelle question me poseriez-vous ?
“How do you have so much energy ?”
Photographie DR
Interview Jessica Segan
Extrait de DEDICATE 30- Printemps/Été 2013