Cette jeune et jolie Tourangelle s’est trouvée un nom d’oiseau pour sortir un premier album déroutant de fraîcheur, Keep This Moment Alive.
Marion Gaume de son vrai nom a le don inné de la symphonie vocale , et s’inscrit dans la lignée du folk expérimental des Cocorosie et autres Shannon Wright. Le public comme la presse sont tombés sous le charme…
D’où vient ce nom, Mesparrow ?
Je voulais un nom d’oiseau. Et ça sonnait bien, ce petit moineau, “sparrow” en anglais. J’ai pensé à Miss Parrow, mais cela ne me convenait que moyennement… Finalement, j’ai choisi Mesparrow car je voulais un nom d’un seul tenant.
Pourquoi chanter en anglais ?
J’ai toujours chanté en anglais, depuis mes premiers groupes au collège. Et j’écoute beaucoup de musique anglo-saxonne, j’ai vécu en Angleterre… J’y ai testé la valeur de mes textes, et cela s’est bien passé. Je me suis donc accordée le droit de le faire ! Enfin, l’anglais est une langue plus directe, qui permet cependant de faire des métaphores.
Comment définir l’univers de ton premier album, Keep This Moment Alive ?
J’ai commencé avec le live. La grande question était de retrouver cette énergie en studio… Les textures, c’est la base de mon travail, j’envisage ma voix comme une matière qui s’entoure d’autres matières comme la basse, les claviers… Elle est cassée naturellement, abîmée depuis ma naissance… et elle est très fragile. J’y fais attention, je la soigne, même si je la maltraite dans mes chansons, et que je ne suis pas les conseils des spécialistes qui me disent de ne surtout pas dépasser un concert par semaine !
Quel est ton regard sur la scène pop-rock française actuelle ?
Je me sens proche de plusieurs autres chanteuses qui ont les mêmes influences que moi : Christine & The Queens, Mina Tindle, Le Prince Miiaou. Chacune nous menons notre barque toute seule, c’est ce qui nous réunit, même si nous avons des styles différents.
Quelles sont les influences que tu peux revendiquer ?
J’aime les Doors, pour la voix très marquée de Jim Morrison, dont je suis fan ! Et aussi PJ Harvey, Laurie Anderson, Patti Smith… J’apprécie aussi le travail de Björk, mais plutôt pour sa démarche artistique que pour sa musique.
Quelle est ta définition du rock’n’roll ?
Le rock’n’roll, c’est des guitares un peu saturées et des voix brutes, proches de la rupture. Ma musique n’est pas à proprement parler rock, mais j’ai enregistré dans un studio spécialisé dans le genre et j’ai tenu à préserver un côté abrupt dans la production.
Quel est ton rapport avec la scène ?
Je préfère voir les concerts comme une performance plutôt que de seulement jouer mes morceaux de manière classique – peut-être trop attendue à mes yeux. J’ai fait les Beaux-Arts, puis j’ai étudié le textile, le visuel est donc très important pour moi. J’ai besoin d’un champ d’action assez large. Pour l’avenir, j’ai plein d’envies ! Un spectacle de danse contemporaine, travailler sur un film, développer des nouveaux sons… Il y a tant à faire !
Extrait de DEDICATE 30
Interview: Sophie Rosemont
Photographie: Alexandre Brunet